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Un aveugle au départ du Dakar 2004,
belle leçon de courage et d'espoir
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A la première lecture, on
pourrait penser à un canular. Mais s'il est une personne qui croit
fermement à ce projet, c'est bien ce Vendéen de 52 ans, Michel Point.
Lorsque Nicolas Richard, un autre concurrent vendéen, qui a déjà
participé à l'aventure à deux reprises à moto (1994 et 1995), lui
propose une place de copilote dans un Toyota HDJ80, Michel trouve
alors une occasion rêvée de prouver qu'un déficient visuel peut
assumer un rôle de copilote sur une épreuve automobile aussi exigeante
que le Dakar. |
Atteint d'une rétinite
pigmentaire depuis l'adolescence, Michel a pourtant relevé bon nombre
de défis. Sportif accompli, il s'adonne à différentes disciplines, de
la course à pieds au saut à l'élastique, en passant par la chute
libre. Ce formateur en marketing téléphonique et médiateur d'insertion
prend très au sérieux sa participation au Dakar. Lui qui a déjà
surmonté beaucoup d'obstacles (les préjugés, le refus de la FFSA de
lui accorder une licence) et qui a obtenu, en octobre 2002, une
licence pour navigateur handicapé, n'a maintenant qu'une idée en tête,
rejoindre le Lac Rose, à Dakar. Pour cela, quelques aménagements ont
été apportés aux outils de navigation de Michel. Comme tout copilote
de rallye marathon, son travail se basera sur trois outils bien précis
: le road-book, distribué par l'organisation la veille de la spéciale,
le Terratrip et le GPS qui seront traduits en braille par une machine
spécifique (l'Elba), développée par la société Alphabraille. "On
peut s’étonner de cette idée d’un copilote aveugle dans une voiture de
rallye, explique Michel. Je le comprends, mais grâce au soutien de TSO
- Thierry Sabine Organisation - et d’Alphabraille, partenaire
informatique qui se charge d'adapter les documents et instruments de
bord, je pourrai pleinement exercer mon rôle et transmettre au pilote
toutes les informations dont il aura besoin, afin de montrer que le
handicap s'efface lorsque des moyens spécifiques sont mis en oeuvre
pour le compenser." Car au delà de la simple performance sportive,
c'est une leçon de courage et d'espoir que Michel veut faire passer.
"Je veux aussi persuader les acteurs du monde du travail, que
l'insertion socio-professionnelle est possible grâce à l'apport de
nouvelles technologies ainsi qu’aux qualités de dynamisme et de
combativité qui animent les personnes présentant un handicap visuel
décidées à trouver leur place dans la vie active." Si le budget
est d'ores et déjà bouclé pour ce tandem original, tout nouveau
partenaire intéressé par cette aventure peut contacter l'équipe A
perte de vue par le bais de leur site (www.apertedevue.fr.st). |
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