A 35 ans, le Rocheservièrois Nicolas Richard s'engage dans une folle aventure en prenant le départ du Dakar avec un copilote aveugle. "J'ai fait cette course deux fois en moto. Je voulais changer…" C'est en regardant une émission sur les aveugles que cette idée impensable l'effleure. Ni une ni deux, il prend contact avec une école d'aveugles et tombe sur Michel Point, un

passionné de sport et de sensations : "J'ai fait du parachutisme, du ski, du saut à l'élastique… Je participe aussi à de nombreuses courses à pied, parfois même seul. Je prends un risque, mais c'est celui d'être libre". Notre Vendéen aux idées saugrenues avait trouvé son partenaire.

Si on arrive à Dakar, on a gagné

Cette rencontre, elle date de 1996… Et depuis, le duo se bat pour que ce projet fou voit le jour. Rien qu'à les écouter, on comprend qu'une amitié forte soit née au cours des tribulations qui les ont menés jusqu'en Afrique. "La Fédération Française ne voulait pas nous délivrer de licence de course. On a pourtant rempli toutes les conditions demandées, et l'ordinateur braille que Michel utilise pour me guider lui donne toutes les indications nécessaires : directions, repères, observations et kilométrage. Du coup nous sommes allés la chercher en Côte d'Ivoire." Normalement, ils n'ont pas le droit de prendre leur licence ailleurs qu'en France. Mais ce n'est pas le premier risque qu'ils prennent et qu'ils prendront. Une chose est sûre : ils partiront de Clermont-Ferrand, même s'ils doivent le faire après le départ officiel, et mettront toutes leurs énergies pour franchir la ligne d'arrivée. "Notre objectif n'est pas de remporter la course : si on arrive à Dakar, on a gagné ! On aura prouvé qu'un aveugle pouvait le faire, vécu une aventure humaine exceptionnelle, et honoré nos partenaires." Ce périple est vendéen depuis le début, et les partenaires, comme le Conseil Général, n'ont pas tardé à adhérer au projet. Michel Lardière, PDG de CTV, explique son choix : "Je voulais engager mon entreprise dans cette aventure humaine. Nicolas et Michel m'ont conquis par leur motivation et leur joie de vivre. Ça créera une motivation nouvelle pour les salariés, et une publicité mondiale. Au Dakar, soit on parraine les premiers, soit on choisit un projet original qui de toute manière attirera l'attention."

Arriver au bout coûte que coûte

Pour équiper leur Toyota tout terrain, les deux pilotes ont aussi eu recours à  la sympathie des entreprises vendéennes "On ne compte plus les entreprises qui ont travaillé sur notre camionnette dont certaines se sont vraiment investi, comme Vendée-Concept". En résulte un 4x4 magnifique mais plus fiable que rapide. "On aura quand même 11 000 km à parcourir en dis sept étapes d'environ 800 km. Nous avons préféré choisir un engin robuste car nous voulons arriver au bout à tout prix". Prochain épisode : "L'assaut des dunes sahariennes".