J'avais vu une
émission sur les aveugles, la manière dont ils travaillent avec du
matériel adapté. Je me suis dit qu'un aveugle pouvait être copilote
sur une voiture de rallye." Nicolas a donc contacté l'école de Nantes,
qui l'a mis en contact avec Michel. "On pensait que cela allait être
simple, mais on n'a jamais pu avoir la licence pour Michel !"
Alors, la galère a
commencé. D'abord au Maroc, en prenant la nationalité marocaine ''Mais
on s'est fait piquer". Ensuite, au Gabon puis au Sénégal pour finir en
Côte d'Ivoire. "Nous avons des licences ivoiriennes pour un Ivoirien".
Grand sportif
Michel, la
cinquantaine passée, est formateur responsable de l'insertion en
entreprises des aveugles, à Vertou. C'est aussi un copilote hors
norme. Mais même s'il est aveugle, c'est un grand sportif : marche,
saut à l'élastique, escalade, ski…
Un matériel adapté a
été installé dans le 4X4, avec du matériel informatique. Plutôt que
d'avoir un road book, des feuilles de route illisibles pour Michel,
une disquette informatique sera utilisée, en accord avec
l'organisation du Dakar. Grâce à ces disquettes, le copilote aura tout
en braille, écriture en relief à l'usage des aveugles.
Des essais en
conditions réelles ont été effectués. "Nous sommes allés au Maroc au
mois de juin pendant huit jours", confie le Pilote. Un trajet de 4 500
km, et les essais ont été très concluants. Michel s'attendait à plus
de secousses, les suspensions sont au top, et le véhicule ne bouge pas
tellement. Ce qui permet à ses doigts de ne pas quitter le clavier.
Des afficheurs braille sortent des picots. C'est la première fois au
monde qu'un copilote aveugle va participer à une épreuve
internationale. Une véritable amitié s'est installée entre les deux
hommes depuis sept ans.
Un projet un peu fou,
que Nicolas et Michel ont relevé, aidés par Pierrick qui conduira le
véhicule d'assistance. Avec un budget d'un million de francs grâce aux
sponsors, l'équipe peut partir.
Dimanche, le pilote de
Rocheservière, effectuait ses derniers essais de suspensions de son
4X4 Toyota HDJ80 chez ses parents. "Pour savoir s'il y a des
modifications à apporter."
L'objectif principal
de Nicolas et Michel sera d'arriver, après 18 jours de course. "Si on
arrive, on a gagné le Dakar. Surtout que cette année, cela sera le
plus dur qui ait été organisé, avec une prévision de 30 % de pilotes à
l'arrivée. Il faut arriver. Dans notre tête, on arrive", sourit
Nicolas. |