C'est une première : un non-voyant va participer au Dakar en 2004. Même si
cela peut paraître surprenant au premier abord, sa démarche n'est pas si
fantaisiste : "J'en ai parlé à Jean-Louis Schlesser qui m'a dit qu'il
voyait bien un aveugle faire le Dakar parce qu'un copilote n'a pas à
regarder la route. Un copilote voit loin avec le road-book, il donne des
indications de route ; il dit, par exemple : "il y a un obstacle dans 500
mètres, il va falloir prendre par la droite..." ", explique Michel Point.
Techniquement, l'initiative
n'a pas demandé beaucoup d'aménagements particuliers du véhicule :
l'installation d'un micro-ordinateur qui traduit en braille le road-book
et le compteur, et quelques équipements de sécurité.
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Une licence pour navigateur
handicapé
Mais ce Dakar reste une grande
victoire pour Michel Point. Le projet, déclenché par Nicolas Richard, son
pilote, avait été lancé il y a maintenant sept ans ; mais participer au
Dakar n'est pas évident pour un non-voyant : "J'ai eu des problèmes avec
la Fédération des sports automobiles ; ils ne voulaient pas me donner la
licence pour concourir parce qu'il faut avoir le permis de conduire. Tout
s'est débloqué en octobre 2002 quand la fédération a créé une licence pour
navigateur handicapé." Quant à savoir si son handicap va le gêner pendant
la course, et faire de lui un copilote passif, la réponse est catégorique
: "Ca ne m'intéressait pas de participer si c'était pour être un passager passif mais
avec tous les aménagements du véhicule, l'aventure est possible".
Il faut dire que Michel Point
a su s'épanouir malgré son handicap : ce grand passionné de sport a déjà
fait des sauts à l'élastique, du parachutisme, et s'apprête à plonger pour
la première fois, le mois prochain.
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