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:: 09/01/2004 : Etape 09 > Tidjikja / Néma |
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CLASSEMENT : n°285 -
Nicolas RICHARD
(pilote) / Pierrick
JOLLY (copilote)
Une étape mythique ! C'est la plus longue et la plus dure de cette édition 2004, un parcours sur lequel se sont écrites les plus belles pages du rallye. Après un début rapide dans du sable mou jusqu'à Tichit, les choses se corsent pour arriver au puits d'Arate, au Rocher des Éléphants ou encore à la passe d'Enji où presque tous les concurrents étaient restés bloqués par une tempête de sable en 1985. Mais les paysages magnifiques font oublier la difficulté de certains passages.
Carnet de bord : Départ à 2h00 ce matin, après une grasse mat' (une nuit de 4 heures) dans un petit hôtel à Atar, Michel et Gérard ont rattrapés le retard qu'avait pris la caravane de l'assistance en parcourant aujourd'hui plus de 1500 km. En arrivant ce soir à Néma à 21h30, ils ont enfin pu manger correctement et devraient pouvoir récupérer cette nuit à moins que la tempête de sable qui s'annonce en ai décidé autrement ou que Gérard est de la mécanique à faire quand Nico et Gouss' arriveront... Pour Nicolas et Pierrick, une véritable galère, l'étape cauchemar... Rentrés la veille à 6 heures, une heure de sommeil, puis départ à 7h30 pour 750 km. Après deux heures de course, casse d'un amortisseur. Il leur faudra une heure avant de repartir ... dans les derniers. A la tombée de la nuit, 18h30, ils n'ont effectué que 250 km... Vers 22h00, ils rencontrent le Team DESSOUDE qui s'est arrêté pour une casse de transmission sur le véhicule de Paul BELMONDO. Ils ont également fait connaissance avec Isabelle PATISSIER et René METGE, figure emblématique du Dakar... Après discussion la nuit semblait très mal engagée et allait leur demander énormément de courage ... le seul remède : un petit verre de "trouspinette" et c'est reparti ! Ils font donc route ensemble et à 6h00, ils n'ont fait que 80 km. Lorsqu'ils repartent seuls pour trouver la passe, les difficultés du relief amplifiés par la nuit et la piste totalement défoncée par les camions leur donnent l'impression qu'ils ne pourront jamais sans sortir. Tout le long du parcours, chacun galère, même Ari VATANEN... Et là surprise, ils apprennent qu'ils vont bénéficier d'un temps supplémentaire pour finir la spéciale ! Ouf, sauvés ! ... ou presque ... un souci de plus ! Le gasoil ... Ils cherchent des solutions et se disent qu'au point de ravitaillement des hélicos, du kérosène et un peu d'huile devrait faire l'affaire .... ça ne sera pas la peine puisque qu'après 30 km, miracle ! ("merci maman pour ton porte bonheur" - Pierrick) Un camion de l'écurie Nissan est immobilisé sur la piste pour trois jours (lames de ressorts cassés). Le pilote des Deux-Sèvres leur laisse 60 litres de carburant sachant que la veille, Nico et Gouss' l'avaient dépanné d'un fût de 200 litres en trop. Encore sauvés pour cette fois ! A 250 km de l'arrivée, un grand bruit, une galère de plus, un ressort de suspension vient de céder, il est midi. Ils n'avancent plus qu'à 35 km/h. Pas dormis, rien mangé depuis deux jours, malgré leur moral d'acier, ils commencent à évoquer l'abandon ... 80 km plus tard, nouveau fracas, un tirant de pont vient de lâcher. C'est la catastrophe... Mais encore une fois, ils ne se laissent pas abattre et sanglent le pont pour repartir à une allure de 30km/h. L'angoisse est là, il ne faut pas perdre le pont sur la piste et chaque kilomètre parcouru est un nouveau sursis. Ils sont arrivés à Néma à 20h00, en ayant mis 8 heures pour parcourir 250 km ! Ils sont toujours en course puisque l'organisateur a repoussé les délais. Il faut savoir que seulement 53 véhicules ont pointés à l'arrivée et ils en font partie (merci Jean-Phi pour ton porte bonheur). A l'hôtel, samedi soir, inutile de vous dire qu'il ne leur aura fallu que 2 minutes pour s'endormir.
Questions des Internautes : Gérard, quels sont les points les plus fragiles sur ce type de véhicule (Toyota HDJ 80) ? > On ne peut pas dire vraiment qu'il y ai de points fragiles, même si on a eu quelques problèmes avec des tirants de ponts ou les amortisseurs. Il y a eu bien sûr des renforts de fait à plusieurs niveaux mais il faut pas trop se plaindre. Nous n'avons pas eu jusqu'ici de trop mauvaises surprises, pas d'huile, pas de problèmes au niveau moteur... C'est un véhicule relativement fiable.
Quel est l'état d'esprit de l'équipe aujourd'hui ? > Le moral est bon, on vient de passer deux soirées avec l'assistance. C'est pas ce que l'on espérait, bien sûr, pour Michel mais on pense déjà à autre chose pour l'année prochaine. Et "SUPER GERARD" assure à tous les points de vue...
Michel, question nourriture, que mangez-vous sur les bivouacs et pendant les liaisons ? > Moi qui suis un bon mangeur, je me surprend car en réalité on ne mange pas grand chose. Les rations que l'on nous donne le matin pour le midi sont composées de cacahuètes, de barres de céréales, de pâtes de fruits... Mais ça ne nous manque même pas, on a pas faim. Les choses sucrées comme on nous donne sont suffisantes. Pendant la journée on y pense pas...
Nicolas, jusqu'ici quelle est la plus grande difficulté que tu aies eu à surmonter sur ce rallye-raid ? > On a eu que ça des difficultés !!! Mais la plus grande, c'est quand le pont nous a lâchés et quand il a fallu le sangler. Là je me suis dit : on ira pas au bout. Mais malgré tout, on y croyait.
Gouss' (Pierrick), le Dakar n'est-il pas la bonne solution pour arrêter de fumer ? ;-) > ... (rire). Pour l'instant non, la nicotine canalise les nerfs. Dans cet enfer, la cigarette reste un bon moment. En tout cas je fume toujours après la course...
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